Les deux pans de la voûte
(deux visions)

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Il a bâti sa maison sur le roc.
(Matthieu 9/14)

... D'un avenir plus beau, perspectives lointaines,
Suprêmes visions éblouissez mes yeux ! ...
Je vois sur l'océan des détresses humaines,
L'horizon s'élargir, sous la splendeur des cieux.

... Qu'un invincible espoir soulève nos poitrines,
Même à l'heure dernière où l'on se dit adieu !
Nos terrestres cités qui tombent en ruines
Sont les fondations de la cité de Dieu !

Jules Vinard (1848- 1920) La digue
"Par les sommets, vers l'Au-delà" @ Fischbacher

(I)

A Bethsabée ... Sola fide !

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Elle était sur ma route,
Amie, ma clé de voûte.
Elle était dans mes doutes,
Aimante, à mon écoute.

Elle était dans mes rêves,
Bethsabée, aile ou Eve :
La Pensée qui s'élève,
La Substance et la Sève.

Fragile, évanescente,
Cachée ou apparente,
Elle était, consentante,
La clé d'une charpente.

Un jour elle est partie,
En laissant sans appui,
Les deux pans de la voûte
Fissurés par le doute.

C'était un trou béant
Creusé dans le néant.
C'était un cri d'enfant
Emporté dans le vent !

C'était un lieu sans âme
Dans un désert de flamme !
C'était un fil sans trame,
Tranché nu, par la lame !

Et pourtant, sans étai,
Les deux pans résistaient.
Sûrs et droits, ils étaient
Dans le ciel, projetés !

Maintenus dans l'espace
Par un bloc invisible
Dont le contour fugace
Rayonnait, indicible !

Et peu à peu sa trace
Y dessinait la Face
Immortelle, d'un Être
Toujours prêt à renaître :

Il avait su se taire,
Il écoutait la Terre,
Il maniait un soc
Qui labourait le roc !

Enghien, 23 mars 2003

*****

(II)

A David ... Sola fide !

*****

Il était sur ma route,
Cherchant ma clé de voûte
Il était dans mes doutes,
Demandant son écoute ..

Il était dans mes rêves,
David, île et Pater,
La Vie qui désaltère,
La Substance et la Sève.

Rigide, intransigeant,
Violent et exigeant,
Il ignorait ma route,
Cherchant sa clé de voûte.

Un jour, je suis partie,
En laissant indécis,
Les deux pans de la voûte,
Qui ignoraient mes doutes

C'était un trou béant,
Creusé dans le néant,
C'était un cri d'adulte,
Dans le vent, le tumulte !

C'était un lieu sans âme,
Dans un désert de flamme,
C'était ainsi la trame
D'un désespoir, d'un drame.

Et pourtant, sur la route,
La vie continuait,
Sans joie, sans clé de voûte.
Quotidienne, elle était

Maintenue dans l'espace
Par un bloc invisible
Dont le contour fugace
Rayonnait, indicible !

Peu à peu, sur ma route,
Il a chassé le doute :
Aujourd'hui et demain,
Il me prend par la main.

Saint-Germain en Laye, 31 mars 2003

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Méditations et Poésies

Maj. 030526