"Par les Sommets, vers l'Au Delà .."
(Extraits @ Fischbacher 1914)

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Les deux sanctuaires

J'aime la majesté des sombres cathédrales
L'autel aux franges d'or, où se dresse la croix,
Le peuple, agenouillé sur la pierre des dalles,
Frémissant aux accords de l'orgue aux mille voix ;

J'aime le doux rayon de lumière irisée,
Qui, tombant des vitraux dans l'ombre du Saint Lieu,
Colore en se jouant, de sa clarté brisée,
L'obscurité pieuse où l'homme attend son Dieu.

J'aime à voir s'avancer sous les sombres portiques
Le pauvre confiant, comme un hôte attendu,
Qui sent, dès que sa voix se mêle aux saints cantiques,
Qu'à l'appel de son coeur, quelqu'un a répondu.

Le Temple est l'échappée immense et lumineuse
D'où le ciel se dévoile aux yeux du racheté ;
C'est le sommet béni, d'où l'âme voyageuse
Découvre au loin les champs de l'immortalité...

Et pourtant j'aime mieux un autre sanctuaire
Inconnu de la foule et par Dieu préféré,
Où brûle nuit et jour l'ensens de la prière
Et d'où jaillit, dans nos ténèbres, la lumière
Qui peut orienter vers Dieu l'homme égaré :

C'est l'âme enthousiaste et pure, écho fidèle
Des grandes voix du ciel et de l'humanité,
Et d'où rayonne au loin cette flamme immortelle
Dont le Christ dans le monde a jeté l'étincelle
Et qu'on nomme la Charité.

Jules Vinard

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Méditations et Poésies

Maj. 030511