Sola fide ! - 10a

La réalité et le mythe
(En lisant "L'énigme sacrée" ou les "sources" de "Da Vinci Code"
de M. Baigent, R.Leigh et H. Lincoln*)

*****

(version pdf)

L'une est là, l'autre est rêve.
L'une est croix, l'autre est sève.
Tous deux se contredisent,
Parfois, mais tous deux disent
Que l'histoire est un leurre,
Que notre Être est ailleurs.

Qu'importe si nous sommes
Un rêve ou bien un homme
Qui cherche son chemin
Tout seul, ou dans Sa main :
L'un et l'autre sont rêve,
L'un et l'autre sont sève

Du Réel qui revit,
Du Réel qui nourrit,
Du Réel qui grandit,
Du Réel qui nous dit
Que nous portons en nous
Un ailleurs ivre et fou

De liberté, de joie,
Qui n'a besoin de nul
Historiette ou calcul,
Dogme ou billevesée,
Ni prêtre autorisé,
Pour affirmer sa Foi !

En train, entre Paris et Crest, 6 octobre 2005, v3

*****

En redescendant de la Cordillère Blanche, Pérou
(Photo DV)

*****

"Les évangiles ont été falsifiés", disent M. Baigent, R.Leigh et H. Lincoln (*) dans leur livre "l'Enigme sacrée" aux éditions J'ai lu. A vrai dire, on s'en doutait un peu !

De toutes façons notre Christianisme actuel est si loin, avouons le, de ce que les évangiles nous rapportent de l'enseignement de Jésus de Nazareth, que la remise en cause de l'authenticité des évangiles que nous connaissons ne devrait pas troubler outre mesure la pratique de nos religions dites chrétiennes !

Dans les évangiles, Jésus est présenté comme un agitateur qui fréquentait les pauvres et les gens méprisables. Voyons nous cela, dans les fastes des célébrations épiscopales, les bénédictions profanes et le moralisme qui préside, si souvent, aux prêches dans nos églises ?

Jésus prenait ses distances avec les autorités, d'occupation comme locales, militaires comme religieuses. Est-ce cela que nous identifions, dans la soif de pouvoir de nombre de nos ministres et prêtres, et leur collusion avec les pouvoirs matérialistes, politiques et temporels ?

Mais voilà ce qui est nouveau et sera parfaitement insupportable pour nos doctes gardiens de la loi : Jésus, ce modèle de pureté charnelle célébré depuis deux mille ans aurait été marié et aurait procréé !

Les évangiles, dans la version qui nous est parvenue, nous présentent un être d'essence divine mais incarné, masculin et célibataire (en rupture complète, donc, avec ce qui nous est rapporté des figures essentielles du judaïsme et des révélations contemporaines et antérieures du monde indo-européen).

D'aucuns auraient déjà fait remarquer perfidement que ce modèle avait été instauré pour justifier la suprématie sexuelle et politique de la gent masculine ! En tous cas il y convient parfaitement !

Ce modèle masculin étant incomplet il aurait été nécessaire, d'aucuns disent toujours, de déifier une entité féminine (pas une épouse, ce qui aurait été mythiquement correct en pensant à Adam et Eve, David et Bethsabée, Zaal et Roudabée, … mais une mère) : Psychanalystes à vos divans !

L'entreprise de rationalisation de la réalité historique des évangiles par les auteurs de "l'Enigme sacrée" n'est donc pas particulièrement choquante ni nouvelle. Peut-être est elle même salutaire ?

Mais par contre, ils se fourvoient grossièrement en portant à croire que la foi religieuse peut être fondée sur des faits historiques (d'ailleurs tout aussi douteux que ceux qui nous ont été imposés à Rome par Constantin, dit-on, et dont nous bénéficions aujoud'hui !)

Eh bien non ! La Foi est une donnée interne universelle : Elle n'appartient à aucune religion, ni à celles du Livre, ni aux précurseurs hindouistes, mazdéens, bouddhiste, judaïstes, musulmans ou chrétiens, ni à aucuns des nouveaux archétypes que créent les pouvoirs, matérialistes, scientifiques et historiques, pour assurer leur profitable domination sur nos esprits !

Eh bien non ! Face à une "réalité" qui n'est, bien sûr (Socrate, nous le rappelait, cf "Science, apparence et sens" **) qu'une "apparence" fondée sur nos sensations, notre sens du Réel sait aller bien au delà (Socrate le disait aussi !), il a pour nom la "Pensée" qui n'a nul besoin de se matérialiser dans nos outils de pouvoir pour "exister".

Nous avions bien tenté, déjà, de falsifier ce que dit réellement Descartes (Je pense, je doute donc je suis… mais pas nécessairement matière ! ***) et aussi de reléguer dans nos archives poussiéreuses l'enseignement si moderne de Zoroastre ! (****)

Le fondement de notre Être est la Pensée. Faute des moyens sensoriels que nous avons visiblement atrophiés au cours des derniers millénaires, elle parle encore dans les expressions dites "analogiques" (l'image, le mythe, la poésie, le rêve, …).

A nous de retrouver ce que nous avons perdu, falsifié ou occulté !

*****

(**) "La science, l'apparence et le sens" ("Terra incognita" - 16a)
(***)"Qu'avait donc dit Descartes ?" ("Un !" - 33)
(****) "Sola fide !" - 11 à 16)

Maj. 05-10-09

Textes et illustrations déposés @ SGDL

Reproduction interdite sans accord de l'auteur

"La science, l'apparence et le sens"

"Qu'avait donc dit Descartes ?"

"A l'aube du temps"

"Un souvenir confus"

"Paradis perdu ?"

"La Pensée"

"L'Air pur"

"Da Sola Fide Code"

"Image"

Méditations et poésies