Les béquilles qui marchaient toutes seules ...

(Conte très irrévérencieux)

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J'ai laissé aux gens leur ici-bas et leur religion,
Absorbé en Ton amour, ô Toi ma religion et mon ici-bas !

Hussein ibn Mansour Al-Hallâj (857-922)
Poèmes mystiques @ Albin Michel

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... Frères, je vous le demande, lorsque vous parlerez en ma mémoire,
n'érigez point de religion ... Le monde en a déjà tant connues ...

(De Mémoire d'Essénien)

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"A Clémence et à Solène"

"Dis, grand-pèr(e), tu es bien vieux",
Lui dir(ent) ses petites filles,
"Il te faudrait des béquilles"
"Pour ouvrir, tout grand, les cieux."

Compatissant, leur grand-père
Crut devoir leur faire plaisir.
Pour soulager la misère
Il décida de partir

A Jérusalem, d'abord,
A Rome, puis à la Mecque.
Les hom(mes) voulaient des évêques :
Il leur dit qu'ils avaient tort

De ne pas croire en eux-mêmes,
De ne pas voir que Dieu aime
Celui qui, par tout temps, sème
Dans les coeurs, l'Amour extrême.

Il n'en était rien ! Alors,
Pour améliorer leur sort,
Il leur confia ses béquilles,
Simple(s) objets de pacotille,

Pour les aider à marcher
Dans la voie ainsi tracée ;
Leur demandant d'approcher
La Lumière, sans se lasser.

Les hom(mes) trouvèr(ent) bien commode
Ces outils tout préparés.
Les béquill(es) furent à la mode,
Ils voulurent les adorer !

Mais un jour, stupéfaction !
Les béquilles marchèrent sans eux.
"Mais qu'en ont-ils fait ? Oh, mon Dieu ...!"
"Ils en ont fait des religions !"

DV, 19 décembre 2001, rev. 021010

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Art populaire au musée de Cuzco, Pérou

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(versification "néo-classique")

(versification plus "orthodoxe")

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